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Posts Tagged ‘Frédéric Gros’

L’émerveillement requiert l’esprit d’enfance.  Il faut une âme d’enfant pour retrouver cette capacité à s’étonner de la nouveauté. L’enfant n’est pas encore blasé comme l’adulte, qui croit avoir tout vu du monde.

papa et son filsL’enfant s’étonne encore de découvrir une fraise des bois sur le bord du chemin ; il peut jouer des heures avec une feuille et un bâton qu’il transforme au gré de son imagination en bateau ou en drapeau ; il se jette dans les bras de sa maman à la sortie de l’école sans crainte du qu’en dira-t-on… Il porte sur les êtres et les choses un regard encore neuf. Une multitude d’événements insolites traversent sa vie et le bouleversent. Et il vit ces événements avec la totalité de tout son être. L’enfant il laisse libre cours à ses émotions sans les réfréner, son corps les extériorise, son esprit les boit littéralement, transformant ces événements en expériences inscrites sur le papier buvard de sa mémoire.

Jusqu’à quel âge l’enfant garde-t-il intacte cette capacité ? Tout dépend de l’entourage, de l’éducation, de son propre éveil et de sa capacité à ressentir. Je me souviens de mon fils aîné, qui, subjugué par la magnificence du paysage au cours de ses premières vacances d’été à la montagne quand il avait sept ans, s’était écrié : « Je n’ai jamais rien vu de plus beau de toute ma vie ! » Magnifique expression compte tenu de son âge, mais elle manifestait bien la force de l’émerveillement qui l’avait saisi tout entier.

Combien d’adultes ont su garder cette simple joie d’exister, qui constitue l’esprit d’enfance.  Comme le souligne Frédéric Gros dans son livre Marcher, une philosopMarcherhie, exquise invitation à la marche à pied et recueil des bienfaits, physiques, intellectuels et spirituels qu’elle apporte au marcheur :

« La marche, en nous délestant, en nous arrachant à l’obsession du faire, nous permet d’à nouveau rencontrer cette éternité enfantine. S’émerveiller du jour qu’il fait, de l’éclat du soleil, de la grandeur des arbres, du bleu du ciel.  Je n’ai besoin pour cela d’aucune expérience, d’aucune compétence. C‘est précisément pourquoi il convient de se méfier de ceux qui marchent trop et trop loin : ils ont déjà tout vu et ne font que des comparaisons. L’enfant éternel, c’est celui qui n’a jamais rien vu d’aussi beau, parce qu’il ne compare pas. »

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